Retour sur la première session de la CEC Ouest 2024 : Les Constats 

La semaine dernière, nous avons participé à la première session de la Convention des Entreprises pour le Climat (CEC) Ouest 2024. Voici un résumé des enseignements et émotions que cette expérience unique a suscités.

La CEC : un engagement pour l’économie régénérative

La Convention des Entreprises pour le Climat est une initiative nationale visant à accélérer la transition des entreprises vers une économie régénérative, à atteindre d’ici 2030. Son ambition ? Accompagner les entreprises à répondre à des questions cruciales :

  • Comment concilier transition écologique et performance économique ?
  • Comment sécuriser la pérennité de mon entreprise ?
  • Comment attirer et fidéliser des collaborateurs engagés ?

Pendant plusieurs mois, nous allons suivre un parcours structuré, alliant constats, apprentissage, co-construction et passage à l’action.

Pourquoi avons-nous choisi de participer ?

  • Accélérer notre transition vers un modèle régénératif.
  • Structurer nos actions grâce à une méthodologie claire.
  • Partager avec 100 autres entreprises cette ambition commune.
  • Co-construire notre feuille de route pour 2030 avec l’ensemble de notre équipe.

 

Session 1 à Saint-Malo : des constats saisissants

Jour 1 : Découverte et premières rencontres

Nous avons débuté par une immersion dans le parcours : découvrir le cadre, rencontrer notre groupe de travail (camp de base) constitué d’une dizaine d’entreprises. 

Malgré nos recherches et échanges préalables avec des Alumnis et les organisateurs, nous avions des doutes. Allions-nous creuser réellement les sujets ou rester en surface ? Très vite, le ton est donné : contenu de qualité, convivialité & envie de changer, ont dissipé ces appréhensions. 

 

Jour 2 : La claque des constats

De 9h00 à 18h00 nous enchaînons une série de conférences plénières, qui nous ont confrontés à des constats alarmants sur le climat, la biodiversité et les ressources naturelles

Voici un résumé de ce qui a été dit lors des conférences :

Le climat : une urgence criante
  • Le réchauffement climatique,  causé sans équivoque par l’activité humaine, progresse et chaque année compte pour ralentir le processus
  • En France, la température actuelle de Rennes correspond à celle de Bordeaux d’il y a 50 ans. cela va très vite … et si la température globale dépasse +5°C, les conséquences sur la vie quotidienne seront majeures : canicules, sécheresses, impossibilité de pratiquer des activités physiques en extérieur.

Solutions pour réduire les îlots de chaleur urbains :

  • Végétaliser les villes.
  • Utiliser des matériaux à faible inertie thermique et privilégier des couleurs claires pour limiter l’absorption de chaleur.
La biodiversité : un pilier invisible mais vital
  • 10 % des emplois dépendent directement de la biodiversité.
  • Les entreprises doivent se demander : De quelles ressources naturelles dépend mon activité ?
  • Il est crucial de remettre la nature au cœur des décisions.
Les ressources et les technologies bas carbone

Bien que les investissements dans les technologies bas carbone soient supérieurs à ceux des énergies fossiles, ils restent insuffisants pour atteindre la neutralité carbone. Il faudrait 5 à 6Mds€ d’investissements pour y arriver ! Ces technologies posent de vraies questions d’approvisionnement durables quant à leur “gourmandise” en métaux, et posent aussi de vraies questions en termes d’usages. 

Le lien prépondérant entre limites planétaires et santé publique

 

Solutions évoquées :

  • Développer des principes de coopération entre acteurs économiques.
  • Rebâtir les villes existantes pour limiter la pression foncière.
  • Observer et intégrer la nature dans chaque action, pour reconnecter l’humain et le vivant.
  • Changer de paradigme en adoptant une logique de sobriété et d’ancrage dans le vivant.

 

19h30

Nous sortons de cette journée bouleversés, habités par un mélange de colère et d’urgence. Colère face à l’inaction persistante, mais aussi une prise de conscience profonde : les moyens techniques et financiers pour agir sont là. La clé est de faire de cette transition une priorité absolue, dès maintenant.

Ce cocktail d’émotions ne reste pas cantonné au domaine professionnel. Il nous touche intimement, dans notre sphère personnelle. 

 

Un sentiment d’urgence

Ce que nous ressentons surtout, c’est cette urgence d’agir, vite et avec force. Ce n’est pas encore trop tard. Nous avons les capacités pour ralentir le réchauffement climatique, restaurer la biodiversité et redonner une chance à notre avenir.

Mais malgré cette conviction, nous allons nous coucher avec un mélange de désarroi et d’espoir. La situation est accablante, mais nous avons confiance dans le processus de la CEC pour nous accompagner sur le chemin des solutions.

 

La notion d’invisibilité

Ce qui rend ces défis encore plus difficiles, c’est cette invisibilité qui nous entoure. On ne voit pas les mines où l’on extrait les métaux nécessaires à nos smartphones ou voitures électriques, on ne voit pas les enfants qui confectionnent nos jeans de fast-fashion. On ne voit pas les feux qui ravagent les forêts canadiennes, ni les submersions qui frappent l’Asie.

Cette invisibilité nous pousse, presque instinctivement, à détourner le regard, à nous protéger de ce qui semble insoutenable, inacceptable. 

Ce constat, aussi dur soit-il, est une invitation à dépasser ce réflexe. Regarder les choses en face est la première étape pour transformer cette colère et cette urgence en actions tangibles.

 

Jour 3 : Entrevoir des solutions

Après les constats, nous attaquons cette 3ème journée avec l’envie d’aborder les solutions et des perspectives plus optimistes. 

Les plénières recommencent et on sent tout de suite la nouvelle dynamique dans les discours. 

Des révolutions silencieuses

Aurélie Piet nous parle d’entrée dans une nouvelle ère grâce à 4 grandes révolutions silencieuses qui laissent présager d’une renaissance, de profondes transformations : 

  • Scientifiques et technologiques : développement de nouvelles visions, de solutions innovantes et de nouvelles technologies 
  • Sociétales et économiques : émergence de nouvelles organisations et modèles d’entreprise centrés sur l’humain et l’environnement.

 

Un nouveau cap pour les entreprises

Il est temps de :

  • Sortir de la logique purement financière pour adopter une vision centrée sur la qualité et la valeur.
  • De nourrir de nouveaux imaginaires au service de l’écologie et de nouvelles formes de société : En tant que chefs d’entreprise, nous devons offrir de nouvelles représentations, via des vecteurs culturels (films, séries, publicité) et des vecteurs économiques que les représentations actuelles qui nous ramènent toujours dans “l’ancien monde”. 

Rendez-vous pour la prochaine session en Décembre !

Merci aux intervenants Vincent Dubreuil  Bruno David Anne Catherine Lanchou Emmanuel Hache 

Aurélie Piet Come Girschig