Pas si simple d’être engagé.e … vraiment !

En septembre, j’ai eu la chance d’échanger, via un atelier avec quatre autres membres de la Colloc, sur un sujet complexe : trouver son « why » (ou son IKIGAI), en bref, comment trouver du sens à ce que l’on fait. Un sujet vaste et chronophage quand on commence à (vraiment) fouiller. J’ai découvert que je n’étais pas la seule à me poser autant de questions. Des questions qui touchent à mon engagement au travail mais aussi à mon engagement en tant que citoyenne, individu et maman.

Prise de conscience… flippante

Le scientifique et astrophysicien Aurélien Barreau parle de « fin du monde » en appelant à la responsabilité politique, Pablo Servigne évoque l’effondrement de la société, quant à Jean-Marc Jancovici, il tente (en vain) de nous éclairer sur l’anticipation de la raréfaction de l’énergie. Depuis quelques mois, je fouille tous ces  maux de notre siècle avec intérêt. J’en suis pleinement consciente et pourtant c’est comme si mes actions n’étaient pas suffisamment en ligne avec mes convictions. Cela me mine.

En bref, j’ai le sentiment de faire des enfants tout en sachant qu’ils vont très probablement galérer toute leur vie, dans une société bancale qui va droit dans le mur et sur une planète (en guerre) et physiquement « invivable ». Et cela, parce que nous sommes tous un peu englués dans un système où on fait ce qu’on peut avec ce que l’on a. Parce qu’il faut bien qu’on vive. Ou qu’on survive.

Se réapproprier l’idée de performance

Alors, comment relever cette société, la rééquilibrer et la rendre plus saine ? La performance dite durable d’une société vient de ses individus, de ses collaborateurs « engagés ». Des individus qui partagent une vision, fédérés autour d’un projet commun. Et pourtant, quand on parle de performance, par exemple, en entreprise, on pense bien souvent « profit », « croissance à deux chiffres », « réussite ».

Cette course au profit et cette compétition coûte que coûte me paraissent absurdes. C’est évident que cela pourrit les Hommes et la planète. Certes, cela débouche sur un grand nombre d’innovations, mais aux dépens de quoi ? 50 % de la biodiversité de la Terre (en moins de 30 ans) ? Les énergies fossiles produites pendant des millions d’années ?

On a ainsi pourri la planète avec nos déchets à la con, rayé de la carte des pays entiers et les populations qui vont avec. Et, en plus, on se rend malades, parce qu’on ne peut plus rien produire sainement, que nos villes sont entièrement polluées, nos politiques totalement lobbysés et que nos entreprises génèrent stress, montée d’individualisme et désengagement ?

Franchement, on marche sur la tête. Il est temps que chacun se ré-approprie sa propre idée de performance, avec de nouveaux indicateurs. Des indicateurs qui tiendraient compte des enjeux de la société, de la biodiversité, de la planète. Cela pourrait totalement chambouler notre rapport à la réussite d’ailleurs. Et je crois que c’est nécessaire.

Se mettre en mouvement, sans culpabiliser

Et là, vous allez me dire, c’est bien joli ton petit discours, quoi qu’un peu catastrophiste quand même… mais on fait quoi alors ? Notre société a donc besoin de communautés d’individus qui ont le courage d’être engagés et qui savent se mobiliser, ensemble. Pour nous, et surtout pour nos enfants.

Sauf que l’engagement aujourd’hui, ce n’est pas si simple. S’engager, c’est fort, c’est donner un bout de soi, se lier moralement à une promesse. Cela implique des choix et des responsabilités. Pourquoi est-il si difficile de s’engager ? Peut-être parce qu’on a besoin de se rassurer avec plus de sincérité, de convictions profondes, de projets clairs concrets et inspirants, qui nous tirent vers le haut, qui nous donnent de l’espoir et qui nous donnent envie de nous dépasser.

Pour moi, s’engager c’est faire son maximum et peut-être faire le deuil du « parfait ». Tenter d’arrêter de se flageller et de se culpabiliser. Ce qu’on essaie de faire, c’est déjà bien. Et surtout, essayer, quoiqu’il arrive. Essayer de faire des choix, de se mettre en mouvement. Essayer de faire sa part, quitte à perdre en confort pour en gagner après. Se serrer les coudes aussi avec d’autres sans se juger mais surtout pour s’entraîner ensemble dans la bonne direction. Afin de construire, pour notre société, un projet qui serait véritablement « durable ». C’est pourquoi j’en profite pour partager le lien de ce site https://ilestencoretemps.fr qui permet concrètement de mettre en place des actions simples et efficaces, à titre individuel ou en groupe. Et la Colloc, c’est une communauté très riche, alors profitons-en pour faire notre part… tous ensemble.

Si vous m’avez lue jusqu’au bout, merci, vous êtes courageux.

Si certains ressentent un peu la même chose, alors on pourrait créer un groupe de réflexion ! 😉