Développeur web, c’est le genre de métier dont on entend parler régulièrement, mais qui reste difficile à expliquer à notre grand-mère. Heureusement, Laurent Perron, développeur depuis 20 ans, est aussi pointu que didactique ; et il prend le temps d’éclairer nos lanternes.
Entrer dans le bureau de Laurent, c’est passer de l’autre côté. De sa muraille d’écrans, d’abord, mais surtout de l’autre côté du web, dans les coulisses. Le développeur crée des sites sur mesure. Bien sûr, les petits malins diront qu’il existe des serveurs type WordPress qui élaborent un site en quelques clics ; mais leurs fonctionnalités demeurent très limitées. Regardez Mathilde, par exemple, qui recherche un outil calculant le poids variable de ses légumes pour conclure ses transactions en ligne. Laurent crée pour elle un bouton superpuissant – ça c’est notre conclusion perso – qui permet de faciliter les échanges. Même topo pour Alex, photographe, à qui le développeur met en place un système qui permet à chaque client de récupérer ses photos en ligne, grâce à une URL personnalisée. Ne cherchez pas, on a tous besoin de Laurent.
Une longue expérience
Il faut dire qu’il est loin d’être novice dans le milieu. Après un DUT électronique et informatique dans les années 1995 – 2000 – à l’époque internet reste confidentiel – et une école de commerce, il décroche un premier job dans l’industrie, en tant qu’ingénieur commercial. Il se spécialise dans les produits techniques, comme les robots, et se forme ainsi, sur le tas, à la relation client et au sens des affaires. Après 4 ans, Laurent suit une formation de mise à niveau tournée vers le web, puis embauche dans une société qui conçoit des logiciels pharmaceutiques. Il y restera dix ans. En parallèle de son activité professionnelle, ce passionné crée des sites internet pour le plaisir, ce qui lui permet de se faire repérer par des clients potentiels. Durant ses dernières années de salarié, la demande augmente tellement qu’il doit monter une société, Klerthis, pour pouvoir facturer ses prestations. Après un an de temps partiel, entre salarié et indépendant, il saute dans le grand bain. Et six ans plus tard, il ne regrette rien. Hormis quelques déboires administratifs, sa boîte a tout de suite démarré. Deux raisons principales : le réseau et le talent, of course.
Entretenir son art
90% de son temps est consacré à du développement de mission pour des clients, dont la plupart sont français, principalement localisés dans le Grand Ouest. Quant aux types de sites, tout est possible. Laurent est très généraliste et entend le rester. C’est ce qui lui permet aujourd’hui de travailler sur toutes sortes de projets, comme celui très original, d’un fabricant de bouchons de réservoir connectés, qui s’adresse aux chauffeurs routiers lassés de se faire siphonner leur carburant. Laurent se lève et attrape une mallette métallique. En l’ouvrant, il dévoile un entrelacs de fils, un bouton rouge et un boîtier. Vous avez dit « Q » ? Presque : il a conçu un système qui, grâce à un modem et un serveur centralisé, permet d’envoyer un signal d’alarme lorsque les fameux bouchons connectés sont ouverts sans autorisation. La passion est, selon Laurent, la qualité indispensable à un bon développeur. Lui ne s’arrête jamais. Pour preuve, les réseaux sociaux destinés aux ados, qu’il crée et optimise quand il a un peu de temps. C’est d’ailleurs son seul conseil pour les développeurs en herbe : « Aujourd’hui, on peut se former très facilement sur internet, je le fais moi-même régulièrement. On peut donc créer soi-même des sites. C’est comme ça qu’on apprend et c’est à cela que je reconnais un passionné. Les autodidactes sont finalement les plus doués en matière de développement. »
Un as de la technique
Entre autres projets, Laurent est l’auteur du site de La Colloc, des échanges en Co aux réservations coworking. Aujourd’hui, c’est probablement l’un des résidents qui a collaboré avec le plus grand nombre de Collocs. Camille Garrec, spécialisée en webmarketing et développement, raconte : « Nous avons travaillé ensemble pour la première fois dans le cadre d’une mission avec mon ancienne agence (Réseaux). J’étais en charge de la refonte graphique du site vitrine d’Escal’Ouest et nous avons fait appel à Laurent pour développer l’infrastructure de réservation. Dans la région, il est très reconnu pour ses compétences techniques en développement spécifique. Pendant un trimestre, on s’est vus régulièrement. La collaboration s’est passée au poil et je pense que nous travaillerons à nouveau ensemble, car nous sommes assez complémentaires. On va toujours plus vite à deux ! »