Clarisse et Anne-Laure sont consultantes indépendantes à La Colloc. Clarisse a demandé à Anne-Laure un coup de mains pour trouver un sponsor ! Elles decident de faire des vidéos… et se mettent à bosser, aidées également par la graphiste Marguerite Lecointre, également membre du réseau.
Le Télégramme raconte ci-dessous :
Elle a 26 ans, une pêche d’enfer, débute dans la course au large mais rêve de traverser l’Atlantique sur un Mini 6,50m. Grâce à des vidéos punchy diffusées sur les réseaux sociaux, Clarisse Crémer fait le buzz.
Clarisse Crémer, c’est d’abord un énorme sourire. Et une bonne humeur communicative. « Je suis comme ça, d’une nature joyeuse », dit-elle. Qui croit en ses rêves. Et se donne les moyens de les vivre.
Car non, elle n’est pas tombée dans la marmite de la course au large toute petite. Non, elle n’a pas grandi au bord de la grande bleue. Née dans la capitale – « avec du sang anglais »-, elle a connu la voile en « mode parisienne », celle qui fait des ronds dans l’eau aux beaux jours. Pas vraiment la formation idéale pour virer les bouées en tête. La régate, elle a découvert ça sur le tard, par le biais du Trophée des Lycées, en Class 8. « J’ai kiffé tout de suite. »
« Ça a marché parce qu’on est deux »
Diplômée d’HEC Paris, spécialisée dans le conseil en marketing, elle commence par créer son entreprise avec deux associés, avant d’acheter un Mini, un Pogo 2 avec son chéri, Tanguy Le Turquais. Le deal est simple : il fait la Mini-Transat 2013, elle la suivante, en 2015. « Sauf que je n’étais pas prête, je n’avais pas le niveau.»
Qu’à cela ne tienne, les tourtereaux vendent le Pogo 2 et craquent pour un Pogo 3 à 95.000 euros. « Toutes mes économies y sont passées, sans oublier l’argent prêté par ma famille. » Reste maintenant à na-vi-guer ! Et aussi à réunir le budget de 90.000euros, sur deux ans.
Avec son amie Anne-Laure Guilbaud, également spécialisée dans le conseil marketing et la stratégie digitale, elles se mettent à cogiter, histoire de trouver une idée originale pour financer le projet. Le hic, c’est que miss Crémer n’a pas d’expérience, une colonne « résultats » vide. À part son sourire…
« Du coup, on a écrit un synopsis. On a fait notre petit tournage et monté les vidéos, puis on les a mises en ligne sur Facebook. On ne savait pas à quoi s’attendre. » Le buzz est immédiat. Très vite, ça like et partage à qui mieux mieux. Les vidéos, pleines d’humour, bourrées de second degré, respirent la bonne humeur. C’est frais, drôle, décalé. Bref, ça plaît. « Je pense que ça a marché parce qu’on est deux. Sans Anne-Laure, c’était impossible. »
Sur les vidéos, les deux copines se renvoient la balle, se chambrent, rigolent, posent, racontent. « Si l’une a une idée, on y va. Si l’autre ne rit pas, on ne le fait pas. »
Budget bouclé
La première vidéo est postée en octobre. De décembre à mars, le téléphone portable de Clarisse Crémer n’arrête pas de sonner. « Les gens m’ont contacté avec des demandes surprenantes parfois, style » on te donne 200euros, tu nous fais une vidéo virale à 500.000 vues sur le net et on a notre nom dans la grand-voile, ok ? « . Il a fallu remettre les choses en place », explique-t-elle.
En l’espace de six mois, le budget est bouclé, soit 45.000euros pour cette année. Et comme les partenaires ont signé pour deux ans… Sur les pontons, son succès en agace certains, souvent des marins plus expérimentés mais incapables de se « vendre » à terre. Avec sa bonne humeur hissée en tête de mât, Clarisse Crémer, surnommée la « youtubeuse du sponsoring voile », n’en a cure. Elle poursuit son rêve de Mini-Transat 2017.
En avril, elle a disputé sa première course en solitaire : 6e de la Pornichet Select. Sur la Mini en mai, elle a confirmé (7e). « Ces cinq jours ont été très éprouvants physiquement, mais tellement enrichissants psychologiquement. J’ai bien hâte de remettre ça ! »