Café Code Ø
Pédagogie gourmande

CODE Ø, premier café objectif zéro déchet lorientais, se prépare à ouvrir ses portes rue Carnel. Parce qu’on a bon appétit et qu’on a hâte de découvrir son fonctionnement, nous avons rencontré la tête pensante à l’origine de ce projet, Thaïs Cathelineau, et son acolyte Aliénor Parmentier.

Thaïs s’est lancée dans ce projet en 2017. « J’ai eu l’idée en écoutant l’émission Carnets de campagne, sur France Inter. Utiliser le côté convivial d’un café ou d’un repas, pour faire passer des messages éco-responsables et donner envie à un maximum de personnes d’être plus respectueuses de l’environnement. Voilà notre but. On veut montrer qu’on peut fonctionner différemment, qu’il existe d’autres modèles de consommation. D’abord, par le biais de notre café, de son fonctionnement et de ses produits, mais aussi en préparant des ateliers concrets pour donner des outils sur différentes thématiques, comme l’alimentation, les low tech, la cosmétique… ».

Afin de concrétiser son idée, Thaïs réalise des stages à Morlaix et à Vannes, pour comprendre le fonctionnement du circuit court, puis revient à Lorient et passe quelques jours en cuisine aux côtés de Nathalie Beauvais la Cheffe du restaurant gastronomique Le Jardin Gourmand, pour s’inspirer de sa cuisine sophistiquée. En parallèle, elle est accompagnée par plusieurs organismes locaux, dont l’incubateur TAg 56 (branche de l’association d’économie sociale et solidaire C2SOL), pour monter son business plan et présenter un projet viable économiquement aux financeurs. Fin 2017, Aliénor la rejoint, en tant que responsable de la communication et des ateliers zéro déchet.

Inspirer le changement

La démarche zéro déchet se lit d’abord dans le menu du café. CODE Ø va proposer des plats sur place ou à emporter, préparés à partir de produits locaux et de saison, si possible bios, servis dans des bocaux consignés. Pas de gâchis, les produits seront entièrement utilisés. L’occasion de goûter au pesto de fanes de carottes, au pain perdu et aux chips d’épluchures de légumes. On pourra venir sur place, rencontrer Thaïs et son cuistot, ou bien commander via la plateforme CoopCycle – version responsable d’Uber Eats – pour se faire livrer par, on vous le donne en mille, Feel à vélo. Et nous voilà, heureux qui, comme Ulysse, une part de quiche à la main, en train de sauver le monde. Ou au moins d’y réfléchir. En commençant par suivre l’un des futurs ateliers mis en place par Aliénor et Thaïs. « L’idée c’est d’être concrets, en apprenant à fabriquer son bokashi par exemple, mais aussi de transformer ce lieu en terrain de discussion, par le biais de témoignages et de mini-conférences. On peut aussi installer, par exemple, un vélo qui produit de l’électricité, pour recharger son téléphone. C’est une démonstration de notre consommation d’énergie. On veut que le lieu soit stimulant et motivant pour tous-tes. Nous-mêmes, nous ne sommes pas des expertes, nous voulons nous améliorer au fil du temps et participer à propulser le changement. On forme des gens, qui vont ensuite transmettre leurs connaissances. »

Des aménagements respectueux

Tout le fonctionnement du café a été pensé afin d’honorer ses engagements. Les travaux sont réalisés dans le respect de l’environnement, un revêtement recyclable à la place du placo, des aménagements de seconde main. Les deux jeunes femmes repèrent les bons plans : un paquet de carrelage récupéré chez une copine, des tables et chaises chinées. Le but : consommer de manière responsable, sans créer de déchet – ou presque. « Finalement, on s’en sort bien car tous les intervenants nous soutiennent. L’entreprise de travaux a accepté d’utiliser des matériaux auxquels elle n’était pas habituée. Les propriétaires du local ont participé à notre campagne de crowdfunding – pour financer l’équipement cuisine et les installations low tech. » Toujours en quête d’inspiration, Thaïs et Aliénor sont d’ailleurs en contact avec les ingénieurs du Low Tech Lab, basé à Concarneau, pour s’inspirer des low tech transposables à leur café. « Ce n’est pas toujours évident car il faut respecter les normes d’hygiène et sécurité, mais nous utilisons plusieurs low tech chez CODE Ø. La chasse d’eau des toilettes fonctionne à l’eau de pluie, nous avons installé également un urinoir sec. Pour le recyclage des déchets organiques, nous utiliserons un bokashi, une alternative au lombricompost, qui transforme les déchets en jus fertilisant à réutiliser dans son potager. »

Petit bonus, pour ceux qui n’auraient pas le temps de passer en journée, CODE Ø prévoit également des apéros afterworks le mercredi soir, et un brunch, un dimanche par mois. La preuve qu’on peut être pédagogue à toute heure.

Ouverture à l’été 2019, CODE Ø 5 rue de Carnel, Lorient – +33 6 27 65 81 63 – www.cafecode0.fr – du lundi au vendredi de 8h à 18 h, le mercredi jusqu’à 23h.

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