Bien-être au travail : à la découverte du mécénat de compétences.

Le mécénat de compétences, ou quand les entreprises s’intéressent à leur responsabilité sociale et sociétale.

Avec l’arrivée des nouvelles générations sur le marché du travail, la relation employeur – employé évolue.  De nombreuses entreprises doivent investir dans leur marque employeur pour attirer les talents. Le bien-être au travail et les valeurs de l’entreprise deviennent prioritaires dans les orientations professionnelles des actifs désormais en quête de sens.

On commence à connaître les vecteurs usuels de bien-être au travail que ce soit par le biais de nouvelles méthodes de management, de postes d’Happiness officers, de télétravail ou encore de réaménagement des locaux (espaces ouverts, salles de détente, etc.). En complément de ces solutions, les entreprises s’intéressent aussi à leur responsabilité sociale et sociétale. Elles mettent en place d’autres initiatives comme le mécénat de compétences.

Le mécénat de compétences c’est quoi ?

Le mécénat de compétences consiste à mettre à disposition, des collaborateurs, sur leur temps de travail pour réaliser des actions d’intérêt général. A l’origine, c’est le domaine juridique qui développe le « pro bono » en donnant des conseils à titre gracieux à des individus qui n’avaient pas les moyens d’accéder à leur service. Aujourd’hui, le partage de compétences s’est élargi à de nombreuses professions.

On connait habituellement le principe de mécénat d’entreprise sous forme de don. Le mécénat de compétences permet, tout comme le mécénat d’entreprise, de bénéficier d’avantages fiscaux : 60% des heures des salariés allouées à des projets d’intérêt généraux sont défiscalisées. Ce type de mécénat s’implante peu à peu, notamment chez les PME qui préfèrent prêter leur main d’œuvre pour des actions caritatives plutôt que de risquer d’impacter leur trésorerie par des dons. Toute entreprise peut soutenir un projet d’intérêt général et profiter de l’avantage fiscal lié au mécénat. Le mécénat de compétences peut intervenir dans le cadre de missions ponctuelles plus ou moins longues : de quelques jours à plusieurs mois en fonction de la politique interne de l’entreprise.
Selon une étude de l’Admical, 24.000 entreprises en France le pratiquent déjà. 

Le fondateur de la start-up sociale Vendredi prône le potentiel de ce programme. « Nous dédions 80.000 heures de nos vies à travailler. Nous sommes environ 28 millions de salariés en France. Le potentiel est immense. Tout comme les défis de société en terme d’égalité des chances, d’environnement ou encore d’alimentation durable pour tous ». En effet, d’un côté, les associations souffrent des baisses de financement publiques et n’ont pas les moyens d’accéder à des compétences spécifiques. Et de l’autre, de nombreux salariés souhaiteraient s’engager mais ne trouvent pas le temps.

Le dispositif comme une réponse de réengagement des salariés

Le mécénat de compétences répond aux nouveaux enjeux RH et à l’engagement des salariés dans les entreprises. La mise en place de tels programmes permet aux salariés de s’impliquer sur leur territoire, d’acquérir de nouveaux savoirs et compétences mais aussi de vivre une aventure humaine, porteuse de sens. Le salarié se sent ainsi plus engagé dans son travail, porteur de valeur.

SFR est l’une des premières entreprises françaises à avoir négocié, dès 2006, un accord d’entreprise à propos du mécénat de compétences. Ce statut permet aux salariés de s’engager dans une association sur leur temps de travail en bénéficiant d’un crédit de 6 à 11 jours par an rémunérés par l’entreprise.

On peut aussi parler de la société de conseil Accenture qui valorise les partenariats avec les acteurs de l’ESS. La fondation s’appuie sur de multiples partenaires. Pro Bono Lab, Ticket for Change, microDon, Frateli, Mozaïk RH, Emmaus Défi… « Cela permet aux salariés d’Accenture de sortir ainsi du contexte client habituel, de se familiariser avec des cultures d’entreprise différentes, d’apprendre d’autres méthodes de travail » constate la déléguée générale Angelina Lamy.

La Poste quant à elle, se tourne vers le mécénat de compétences afin d’accompagner les salariés en fin de carrière qui souhaitent s’investir dans le secteur de l’Economie Sociale et Solidaire. Les salariés terminent ainsi leur carrière dans des structures ESS, tout en étant financés par l’entreprise.

Cependant le mécénat de compétences ne doit par servir à redorer l’image de l’entreprise. Pour adopter une logique humaniste et être crédible, il ne suffit pas à l’entreprise de proférer un simple discours. Elle doit mettre en place des actes concrets. Il faut qu’il y ait une réelle cohérence entre la place du salarié, sa place en entreprise et son bien-être.  C’est à l’entreprise de donner la possibilité, les moyens et l’envie aux salariés de mener des actions de bénévolat.

Vous avez envie d’aller plus loin ? ça tombe bien, la start-up Vendredi a publié un livre blanc sur le sujet

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