_ De la curiosité nait l’audace
A 25 ans, ce petit bout de femme discret cache une personnalité haute en couleurs. Choisie par les votes des membres du réseau pour designer la collection 2019 de la papeterie de la Colloc, nous profitons du lancement de cette dernière pour vous présenter les multiples facettes de cette jeune graphiste lorientaise.
Coconut : Bonjour Margaux. Tu as fini il y a quelques mois tes études et tu te lances en graphiste freelance. Le graphisme, c’est pour toi une vocation ? Un parcours ?
Je n’étais pas du tout partie pour cela. Au lycée, j’étais en filière scientifique classique mais je voyais bien que cela n’était pas pour moi. Je n’étais pas du tout assez sérieuse pour cela. Sur un coup de tête, je quitte le lycée lorientais pour partir intégrer une seconde en arts appliqués à Rennes. Cela a été le premier déclic. Je suis revenue à des études plus classiques en passant un bac STG option communication mais j’ai continué les cours de dessin. J’avais clairement un goût pour la créativité, en particulier le travail sur l’idée créative comme cela se fait dans la publicité. J’ai donc poursuivi avec une prépa artistique, un BTS design graphique puis un Master I en direction artistique. Alors que je ne jurais que par les grandes boites de pub parisiennes, je décide finalement de rejoindre une petite agence bordelaise dans l’espace Darwin. C’est le second déclic. Pour moi, le choix du cadre de vie, et le travail au contact de plusieurs clients, leur engagement pour les projets, l’autonomie et la notion de « fait main » avec la prise en compte des matières. On essayait de travail sur la récup’, sur le bois, …
« Ce qui m’attire particulièrement à la Colloc,
c’est l’expérimentation. »
Qu’est-ce qui t’a amené à pousser la porte de la Colloc ?
De mon expérience bordelaise, il est devenu clair pour moi que mon épanouissement personnel était fortement lié avec mon cadre de vie et j’ai naturellement choisi Lorient. Mon expérience à Darwin Bordeaux m’avait déjà orienté sur tout ce que les tiers-lieux peuvent apporter en termes de réseaux, de dynamisme, de stimulations intellectuelles et créatives. L’autre aspect qui m’attire particulièrement à la Colloc et qui se ressent dans mon travail également, c’est l’expérimentation.
« Je suis curieuse de tout et passionnée de rien. »
Peux-tu nous expliquer un peu ton style, ta patte, tes inspirations ?
Je n’en ai pas ! Je suis curieuse de tout et passionnée de rien. Comme je te le disais, j’aime expérimenter, tester. J’aime tout essayer : du graphisme d’une étiquette de bière à la charte graphique d’un festival, en passant par la scénographie. Je suis autant attirée par l’expérimentation des techniques : de la sérigravure au tampon en passant par le feutre, à l’expérimentation des matières comme le bois, mais pourquoi pas les feuilles des plantes … Je vous précise direct que j’ai une vraie addiction pour les plantes.
Comment as-tu conçu la collection 2019 de la papeterie de la Colloc ?
Pour moi, la Colloc c’est l’endroit qui démontre que travail et épanouissement sont compatibles. J’ai voulu montrer cela dans la gamme en concevant des produits dérivés qui se dérivent eux-mêmes … C’est-à-dire que l’objet à plusieurs usages : le calendrier devient jeu, mandala ou poster, le carnet devient raquette.
J’aime bien réinventer les usages. On m’avait par exemple demandé de travailler sur une édition de l’almanach de Darwin. Je suis partie du fait qu’un almanach pour moi, c’est le calendrier des postiers avec les petits chats et les petits chiens. A partie de là, j’ai inventé le « chastronaute » de l’almanach.
La collection la Colloc x Margaux Crestey mêle également le dessin au feutre que j’apprécie avec les aplats de couleurs que je voulais expérimenter.
